Balance des blancs en photographie

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La balance des blancs en photo – ou pourquoi les gens ont l’air de Shrek dans vos clichés.

La balance des blancs, si vous ne la comprenez pas, peut être une source de frustration éternelle dans vos photos. Heureusement, si vous prenez une image et que les couleurs semblent ratées, des visages trop orange ou bleu, la solution est simple. Pour éviter de réaliser des portraits de schtroumpf, il suffit d’indiquer à la caméra quelle est la source de lumière ambiante. Nous allons regarder ensemble comment la caméra perçoit les couleurs et ensuite comment intervenir pour changer cette interprétation. On terminera avec des cas pratiques.

une balance des blancs incorrecte peut facilement donner une photo horrible
Pardonne-moi Kim! Ça c’est une balance des blancs pour une lumière tungstène, une lumière chaude, mais notre sujet est illuminée par du flash, une lumière plus froide.


Si vous me lisez depuis un moment, vous aurez sans doute découvert les indices que je suis anglophone dans mes temps libres. Je mène effectivement une double-vie sur plusieurs fronts. Le plus acharné et violent de ces fronts se passe dans Word. Microsoft semble jeter des dés à l’aveugle afin de décider dans quelle langue faire la (auto)correction de mes textes. Si par mischance Word role des snake eyes et que je ne sues pas vigilant, les resultants par lent d’eux-mêmes. Vous ne vivez probablement pas le même combat, mais il se pourrait qu’une situation semblable se présente dans votre pratique photographique. Le rendu des couleurs de vos sujets semble plus approprié à une contemplation post-champignon magique? Il y a un petit ajustement à faire, soit avec votre appareil ou le dosage de mycètes.


Apprendre la photo comporte de nombreux pièges, notamment de surmonter la peur du triangle d’exposition. Il a également mon préféré, de ne pas bien identifier son sujet. Et bien sûr, de mal ajuster son mode de mesure. En fait, si vous n’avez pas encore jeté votre appareil aux vidanges tellement il possède de fonctions mystifiantes et d’innombrables manières de rater votre photo, vous méritez sans doute un high five d’un panda! À noter que la définition d’appareil décrit que c’est un assemblage de pièces plus complexe qu’un outil, mais moins qu’une machine. Je propose de nommer la caméra une machine photo à partir de maintenant.

source: https://jokideo.com/high-five-panda/

Pourquoi on doit devrait-on balancer les blancs


Mais ces fameuses couleurs dominantes dans vos photos, pourquoi elles se présentent? D’abord, faites-vous un thé, je vais vous expliquer de la Science. 

Lorsque vous prenez une photo avec votre caméra digitale, vous devez indiquer à l’appareil la source de lumière principale dans votre photo. C’est ce qu’on nomme la balance des blancs, de corriger pour une couleur dominante qui contamine notre photo.

Est-ce que l’image est illuminée par le soleil? À la chandelle? Par une boule de feu?

Pas obligé de neutraliser une dominante de couleur.

Identifiez votre source de lumière pour établir la balance des blancs nécessaire

Le truc, c’est que chaque source de lumière à une température, qui se mesure en degrés Kelvin, qui va donner la coloration à la lumière. Généralement, notre balance des blancs sera ajustée entre 3200k (faible source d’énergie, qui donne une coloration orangée) et 6500k qui à une coloration bleutée. Dans un sens, la balance des blancs est simple. Si notre source de lumière est orangée, la caméra va ramener cette lumière vers le blanc en ajoutant du bleu dans la photo. À l’inverse, si la source de lumière est plus froide – une journée nuageuse ou un flash – la caméra va mettre de l’orange pour neutraliser la couleur dominante. Simple, quand on le sait.

Si seulement il y avait juste des sources de lumière chaude ou froide. Et si seulement notre sujet était TOUJOURS éclairé par une seule et unique source de lumière. Bon, j’ai besoin d’un Tylenol à y penser, alors on va laisser ces variables de côté pour l’instant.

Continuons avec des exemples simples.

Chaque personne est sa propre source de lumière. On connaît tous quelqu’un qui est particulièrement radieux. On va dire qu’en photo, c’est le soleil ça. À l’opposé, on endure aussi tous des cons. Probablement bien plus que l’on voudrait. En photo, le connard c’est la lumière fluorescente. Et comme dans la vraie vie, il y en a partout.

Alors nous avons établi que chaque source de lumière dégage une couleur. On le sait instinctivement. Si vous regardez un feu de camp, quelle est la couleur de vos amis assis autour? Nos yeux sont calibrés naturellement pour éliminer une part de la couleur de la lumière pour ramener vers le blanc. Lorsque vous regardez un calepin de notes sur une table, la lumière qui tombe sur la page est colorée, mais il y a de bonnes chances que vous voyez simplement une page blanche. Vous savez qu’elle est blanche, alors votre cerveau vous joue un tour et la couleur dominante est neutralisée. L’écran que vous regardez en ce moment même est bleuté. Mais vous voyez le fond de l’article comme blanc et non bleu. Et sous des lumières fluorescentes? Tout le monde est vert. Ce n’est pas par erreur que l’on semble malade dans un bureau typique. Notre peau est verte, illuminé par la source de lumière que chaque photographe redoute, les fluorescents.

Un aréna est un terrain de jeu pour pratiquer sa balance des blancs. Ou plutôt dans sa forme originale d'arena de gladiateurs avec combat à mort.
La glace a le rhume?

Comment intervenir pour changer cette balance des blancs

Trouvez le bouton écrit WB (ou white balance). Au besoin, avec le manuel. Vous devez sortir du mode automatique, prenez P au lieu du carré vert pour ce test. Mais ça marche dans les modes Av/A, Tv/s et M. Un petit rappel si vous ne comprenez pas ces fonctions: L’ouverture du diaphragme et la vitesse d’obturation.

Vous devriez voir ces icônes (et probablement auto et personnalisé):

La balance des blancs se fait généralement par des réglages prédéfinis. Dans notre cas, une balance des blancs pour lumière tungstène, pour lumière fluorescente, pour lumière flash, pour lumière du jour, pour nuageux et enfin pour ombragé.
Notre source de lumière principale était le soleil, alors la balance de blancs lumière du jour nous donne le meilleur résultat.

La bonne nouvelle avec la balance des blancs c’est que l’on a pas vraiment besoin de se rappeler des degrés Kelvins. Plutôt, si vous êtes capable d’associer la source de lumière dominante à une icône sur votre appareil, vous devriez vous en sortir dans la plupart des cas.

Regardant chaque type d’ajustement et leur effet:

Lumière tungstène

Cette source de lumière est orangée, la caméra va alors compenser en mettant du bleu dans la photo.

Lumière fluorescente

La fabrication/magie noire de ce type d’éclairage peut être difficile à gérer. Il y a plusieurs colorations possibles pour cette source, ça peut être plus froid ou chaud dépendant du modèle – vous avez peut-être plusieurs balances pour les fluo déjà comme options dans votre appareil . Mais il y a presque toujours une coloration verte en plus derrière tout ça. Le problème principal est que dans un plafond il y a un bon nombre de tubes fluorescents, qui n’ont pas toujours le même âge et qui produisent des colorations différentes.

Si possible, les éteindre et utiliser une autre source principale de lumière. La caméra tentera de neutraliser la couleur dominante en ajoutant du magenta et un peu de bleu.

Une balance des blancs pour lumière fluorescente.
Si la seule source est fluorescente, c’est tout de même possible de trouver une balance neutre.

Lumière flash

Photographe pro comme je suis, j’ai de l’éclairage flash pas mal plus haut de gamme que la majorité des gens. Mes flashs ont la même balance des blancs que le soleil. Alors, avant d’écrire cet article, j’avais oublié comment le flash pour le commun des mortels peut également causer des soucis de couleur dominante. En théorie, le flash tire un peu vers le bleu, c’est une très grande décharge d’énergie qui dure un instant minuscule. La caméra ajoutera donc un peu d’orange pour balancer cette coloration. Le hic, c’est que plus votre ampoule de flash vieillit, plus il jaunit. Alors ce n’est plus vraiment la même recette de couleur pour régler.

De plus, pour certains modèles la puissance utilisée aura une température différente, donc si mon flash utilise 100% de sa puissance, il sera bleuté, mais s’il se déclenche seulement à 15%, il va tirer vers l’orange. J’ai déjà eu un ringflash qui avait ce problème. Je l’ai donné. Non merci dans mon flux de travail! Bon, on va tout de même se dire que le flash tend généralement un peu vers le bleu, mais si vous poursuivez la photo avec éclairage flash, il y aura éventuellement des nuances à prendre en compte.

Cela règle les types d’éclairage artificiel, passant maintenant aux types d’éclairage naturel, qui sont plus simples!

La lumière du jour

Ah, enfin, un peu de soleil! C’est une lumière blanche, mis à part les extrémités du jour où la lumière sera orangée.

Nuageux

Cette balance des blancs est un peu plus délicate. Les nuages vont ajouter une couleur bleutée à la lumière, mais l’intensité de cet effet va dépendre de la couverture nuageuse présente. Dans le doute, prenez une photo du sujet avec la caméra ajusté à lumière du jour et ensuite nuageux.

Ombre

Les ombres sont très froides. Si vous photographier dans l’ombre d’un bâtiment ou un jour avec une épaisse couverture nuageuse, la caméra va injecté de l’orange au rendu de l’image pour balancer.

apprendre la balance des blancs n'est pas obligé d'être compliqué!
Une balance des blancs ajustée à lumière tungstène, flash et ombre.

Les cas de balance des blancs complexes

Dans bien des cas, la balance des blancs pourrait être ratée si on ne souci pas assez du contexte dans lequel on photographie.

Pour un débutant, il est tentant de laisser la caméra en balance des blancs automatique. Cela fonctionne bien généralement, mais comme il est possible de tromper le posemètre dans des cadres majoritairement sombre ou brillant, il est également facile de tromper la caméra lorsque notre photo contient beaucoup de tons chauds ou froids.

Ici je laisse la caméra juger de la source de lumière toute seule.

La balance des blancs automatique a créée une photo fade.

En réalité, la coque de bateau est peinte un orange vif illuminée par un soleil chaud de fin de journée. Alors une balance des blancs de lumière du jour est appropriée. -1 pour la balance des blancs automatique. Un bon truc à se rappeler est de prendre en considération les objects neutres dans notre cadre. Je sais que le dessus de ma bouée est blanc, alors je peux le prendre comme référence pour déterminer si ma photo à une coloration.

Une balance des blancs de lumière du jour met en valeur notre bateau orange.

Et je vous lance un quiz éclair! Est-ce que vous êtes capable de me dire la couleur des ombres?

La réponse? Pas cette couleur en tout cas!

Une balance des blancs automatique peut se tromper dans des cas plus complexes.

Auto BB c’est un peu comme mettre un paragraphe complet dans Google Translate. Les portions claires de ma neige ne devraient pas prendre la couleur du sable.

En réalité, les ombres sont supposées être bleu. La neige nous offre une belle toile pour explorer cette couleur. Encore une fois, mon cadre est illuminé par la lumière du jour.

La couleur naturelle des ombres est bleutée.

À mon avis, c’est une bonne habitude à prendre d’identifier et choisir notre balance des blancs. Surtout si vous travaillez dehors, ajustez votre balance à la plus appropriée – lumière du jour, nuageuse ou ombragée. N’oubliez pas de la changer par la suite quand vous êtes à l’intérieur, vous auriez des photos avec une coloration jaunâtre ou orangée autrement. Et la balance des blancs ne se corrige pas facilement si vous travaillez en format jpeg. En RAW, on peut ajuster la balance des blancs comme ça nous chante en post traitement.

Doit-on toujours balancer nos blancs?

Réponse courte: non!

Prochaine question!

En fait, la couleur est généralement ce qui provoque le plus facilement une émotion dans une photo. Je ne pense pas qu’il est sage de toujours chercher à aseptiser notre lumière. Nous ne photographiant pas dans un laboratoire. Il est primordial de savoir identifier notre source de lumière et savoir quelle couleur elle possède. Mais ensuite, si on veut neutraliser complètement cette dominante de couleur est un choix, pas un automatisme.

Cette partie de l’article ne vous sera probablement pas très enrichissante si vous êtes complètement débutant. Simplement de comprendre et intervenir pour changer votre balance des blancs est un pas important. Ensuite viendra le plaisir de jouer avec cette coloration.

Un feu de camp à une balance des blancs plus chaude que tungstène.

Moi et un chum à un rituel bimensuel du club satanique local. Club et non culte, c’est un enfer bureaucratique être certifié pour ça. Un feu de camp, surtout quand il s’essouffle, a probablement une valeur de 1000k-2000k, donc rouge.

Comment balancer les blancs dans un éclairage aussi fou? Ne pas essayer est la meilleure solution!

Par où commencer à balancer les blancs dans cette photo?

Et pourquoi le faire? On va dans un spectacle pour l’expérience sensorielle. On peut donc laisser la lumière blanche au studio.

Je peux également tricher et ajuster ma balance des blancs à lumière du jour dans de la brume. Si c’est le rendu plus froid et atmosphérique que je recherche.

Une balance des blancs de lumière du jour est utilisée afin de créer cette photo atmosphérique.

La balance des blancs dans des situations difficiles.

Enfin, il reste encore un gros morceau à décortiquer, quoi faire lorsque nous avons plusieurs sources de lumière en conflit dans le même cadre.
On peut se retrouver souvent dans cette situation. Dans une pièce éclairée de tungstène ou fluorescents, mais qui a également une fenêtre.

Malheureusement, je n’ai pas encore tout à fait digérer le morceau. Je cherche encore dans mon catalogue des exemples concrets pour illustrer les solutions. Les blogues qui ne font que photographier des pommes ou je ne sais pas quoi lorsqu’ils ont un exemple à montrer, bleh. La mauvaise nouvelle c’est que je dois publier l’article. Je vais le revisiter avec des exemples détaillés sous peu.

Le principe est assez simple, on corrige pour la dominante. Si c’est la lumière qui entre par la fenêtre qui est la plus forte, je choisis lumière du jour ou nuageux comme balance des blancs. Et quand c’est un portrait, je corrige pour la pigmentation de la peau et tant pis pour le reste, alors si l’arrière-plan est plus froid ou vert, au moins le visage a une lumière flatteuse. On y reviendra avec des bonnes photos (ou du moins des mauvaises photos prises dans le vrai monde). Je ne mange tout simplement pas assez de pommes, vous me pardonnerez!

Alors voilà, j’espère que le mystère de la balance des blancs est résolu. Le coupable est toujours les fluorescents!

Alors, chers photographes, je vous dis à la semaine prochaine!

Et n’oubliez pas de partager l’article, merci!

Nigel

 

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